Ce mois-ci je n’ai pas seulement tricoté, crocheté, cousu, bricolé, j’ai également revu mes conjugaisons à fond, car j’ai conjugué en long en large et en travers le verbe bouleter. Pas la peine de chercher hein, je l’ai inventé ce verbe car j’en avais besoin, nécessité fait loi. Si je devais le définir je dirais :
bouleter (v.t.) : action de sortir son boulet et de tenter de le terminer.
Je l’ai donc inventé puis j’ai décidé -tout à fait arbitrairement- qu’il allait se conjuguer comme les verbes modeler ou crocheter qui contrairement aux verbes jeter ou appeler ne doublent par leur consonne (je jette, nous jetons) mais prennent un accent grave (je crochète, nous crochetons) …. ça suit derrrière ? Je vois des regards effarés, aurait-on malencontreusement oublié ces petites finesses ? Pas de souci ça va revenir !
Alors, au début du mois, joyeuse d’avoir bien avancé mon boulet pendant les derniers mois, je me suis gargarisée des temps du passé. Le passé composé : le mois dernier j’ai bien bouleté ; l’imparfait : chaque fois que je le pouvais je bouletais ; le plus-que-parfait : en quelques jours j’avais bouleté 23 cm ; le passé simple : tout l’été, jour après jour je bouletai ; le futur antérieur, (qui se souvient encore de lui) : décidément j’aurai bouleté avec acharnement !
Pleine de courage en début de mois j’ai revu le présent de l’indicatif : je boulète, je boulète, ça avançait plutôt pas mal. Puis d’autres projets se sont intercalés et il a fallu changer de temps. Insidieusement le futur simple et le conditionnel présent se sont invités, semant la confusion avec leurs airs de faux-jumeaux je boulèterai ou je boulèterais ? Quand j’aurai le temps je boulèterai ou si j’avais le temps je boulèterais ? Voilà une conjugaison qui entretient le doute et favorise l’atermoiement, le boulet commençait à s’enterrer.
Alors aux grands maux les grands remèdes, j’ai dégainé l’impératif présent (au risque de faire grincer des dents je l’affirme ici haut et fort, l’impératif passé ne sert à rien, à quoi bon me dire « aie bouleté » ?) : Boulète donc ! m’intimais-je à moi-même.
Parfois cela fonctionnait et je reprenais au présent de l’indicatif : je boulète, je boulète, je boulète …
Et parfois cela ne fonctionnait pas du tout ! Alors, dans mes nuits sans sommeil, rongée par la culpabilité et les remords, je conjuguais en vrac le conditionnel passé : j’aurais bouleté (si seulement j’avais été raisonnable) ; et les cruels temps du subjonctif : il faut que je boulète ! que n’aie-je bouleté ? il eût vraiment fallu que je bouletasse, bref, il était impardonnable que je n’eusse bouleté !
Le mois a passé de la sorte, bouletant (participe présent) certains jours, ne bouletant pas d’autres …
J’ai ainsi fini mon premier devant, épinglé temporairement au dos pour les besoins de la photo. Je trouve ça très encourageant.

Qu’en pensez-vous ? Ai-je assez bien bouleté ?

Je vous rappelle que le Rendez-vous Boulet c’est chaque 2ème lundi du mois. Allez donc voir chez Emmanuelle, c’est elle qui a eu cette idée géniale et elle vous explique tout par le menu ; vous y trouverez aussi la liste des courageuses participantes, n’oubliez pas d’aller les voir !
Bonne semaine et à bientôt 🙂
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